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Le Saviez-Vous ?

Le Saviez-Vous ? La bouillotte

Article publié initialement le 28/04, mis à jour le 29/04

Aujourd’hui, on vous parle d’un accessoire quasi indispensable : la bouillotte ! Elle fait partie du kit de survie de base de presque toutes les endométriosiques. Presque toutes, parce que certaines sont plus apaisées par le froid que par le chaud, et c’est ok, chacun son truc ! Mais nous parlerons ici des bouillottes chaudes qui sont plus couramment utilisées.

Les différentes bouillottes

Si on connait bien les bouillottes que l’on remplit d’eau chaude, il en existe plusieurs types. Les bouillottes sèches en tissu sont souvent remplies de graines de lin, de blé ou de noyaux de cerises. Elles se réchauffent au micro-ondes et dégagent une douce odeur de pain chaud. Celles qui contiennent des noyaux de cerises sont réputées pour garder le mieux la chaleur sur la durée.
Il existe également des ceintures lombaires chauffantes à batterie que l’on peut brancher sur secteur. Elles ont l’avantage de ne pas dépendre de la présence de micro-ondes ou d’une bouilloire pour fonctionner.

A eau, à graines ou électrique, chacun·e choisit sa bouillotte préférée ! Et pourquoi ne pas en avoir plusieurs (personnellement je crois que j’en ai 4).

Ci-dessus de gauche à droite : des bouillottes sèches dont une en forme de chouette toute mignonne et un modèle de bouillotte électrique, une ceinture chauffante électrique et une bouillotte à eau.

Nouveauté : le patch chauffant, affectueusement surnommé le « chauffe-culotte »

Au détour d’une virée en pharmacie, j’ai découvert, en haut d’un présentoir, un étrange paquet rose bonbon intitulé « Gynopatch ». A la fois curieuse et horrifiée par tant de clichés féminins (rose = cœur = femme), je me suis emparée d’une boîte, et sans réfléchir, l’ai achetée. Les raisons de cet achat spontané ? Les mots-clés « patch », « chaleur » et « agit pendant 8 heures ».

Boite rose de Gynopatch contenant 3 chauffes-culottes en forme de cœur : sexiste mais efficace

Il faut dire que la bouillotte est difficilement utilisable au bureau… J’ai donc rapidement testé ce drôle de patch en forme de cœur, un peu plus petit qu’une main, pour aller travailler. Discret, chauffant et surtout fiable pendant toute une journée. En deux temps trois mouvements, il s’est retrouvé collé sur ma culotte (il ne faut pas le mettre contre la peau directement). Je l’ai alors baptisé « chauffe-culotte » et l’on comprend aisément pourquoi.

Bien sûr, ces patchs ont un coût, il m’est impossible de les utiliser tous les jours (et pourtant, vous le savez, la douleur est bien là quotidiennement). J’ai surtout prévu un stock pour les jours plus difficiles que les autres, ceux où les déplacements sont inévitables, ou lorsque la bouillotte n’est pas assez discrète. J’ai mal, je ne dis rien à personne, mais j’ai la culotte qui chauffe (!), et ça, c’est déjà un début !

La bouillotte : encombrante et indispensable

Comme on vient de le voir, la bouillotte, quelle que soit sa forme, fait partie du kit de survie de l’endométriosique. Malgré tout, elle a ce petit défaut de prendre de la place. Difficile donc de l’avoir toujours sur soi et de l’emporter partout. Et quand bien même cela serait possible, son poids (surtout celles remplies de graines ou de noyaux) fait qu’elle n’est pas aisément transportable. Et puis, il faut y penser aussi ! Encore un élément à rajouter à la longue liste des effets à avoir sur soi en cas de besoin. Encore une pierre de plus dans le grand sac de la charge mentale portée par les malades chroniques.

Imaginons qu’il nous est possible de transporter une bouillotte : il faut alors pouvoir s’en servir. Si par malchance la personne chez qui vous êtes n’a ni micro-ondes, ni bouilloire, ni bouillotte (ne rigolez pas, ça m’est arrivé il n’y a pas si longtemps), il est impossible de réchauffer une bouillotte sèche ou de se faire une bouillotte à eau chaude .

Quelques petites astuces si vous ne pouvez pas faire chauffer votre bouillotte ou si jamais vous ne l’avez pas sur vous :

  • Remplir une bouteille en plastique avec de l’eau chaude : une bouteille d’eau chaude peut très bien remplacer une bouillotte en cas d’oubli. L’avantage de cette astuce est qu’elle marche dans le cas où vous n’avez ni bouillotte ni bouilloire, il suffit de faire chauffer de l’eau dans une casserole et d’une bouteille. Attention à ne pas mettre de l’eau trop chaude pour ne pas faire fondre le plastique et à ne pas vous brûler en transvasant l’eau de la casserole à la bouteille !
  • Remplir une chaussette avec du riz ou des légumes secs : si vous disposez d’un micro-ondes à portée de main mais que vous n’avez pas de bouillotte ni de bouteille à remplir, vous pouvez fabriquer une bouillotte de secours à l’aide d’une chaussette assez longue. Il s’agira alors de la remplir de riz (idéalement) ou de légumes secs. Pensez à bien la refermer pour ne pas que son contenu s’échappe. Vous pouvez ensuite passer votre chaussette bien remplie (et fermée !) au micro-ondes. Attention là aussi à ne pas la faire chauffer trop longtemps.
  • Disposer d’un patch chauffant type « chauffe-culotte » dans ses affaires, toujours très utile et discret.

Faire chauffer sa bouillotte

Non, je ne vais pas vous apprendre à réchauffer une bouillotte. Les instructions sont très souvent fournies avec. Non, ici je voulais vous parler de la difficulté à faire chauffer la dite bouillotte. Si j’ai personnellement la chance d’avoir un conjoint toujours prêt à m’aider quand il est là, ce n’est pas le cas de toutes les endométriosiques. Faire chauffer une bouillotte peut vite se transformer en parcours du combattant. Oui oui, vous avez bien lu. Car comme mentionné plus haut, une bouillotte, ça se met soit au micro-ondes, soit il faut remplir une bouilloire (ou casserole, encore plus difficile) d’eau. Cela signifie qu’en pleine crise, lorsque même respirer devient douloureux, il faut que l’on arrive à trouver la force de se lever et d’aller jusque dans la cuisine (endroit le plus commun dans lequel on trouve une bouilloire et un micro-ondes).

Une fois ce long chemin parcours avec des poignards dans le ventre, il faut alors attendre un temps qui semble interminable pour pouvoir récupérer notre précieuse bouillotte bien chaude. Et je peux vous dire que pour l’avoir vécu un bon nombre de fois, il est plus facile de rester au sol dans sa cuisine avec sa bouillotte que de faire le trajet dans le sens inverse. On a alors tout le loisir de penser que « quand même, il y a de la poussière sous ce meuble ! » le temps que la douleur soit redescendue à un niveau supportable afin de pouvoir rejoindre un lieu plus moelleux et confortable.

Les dangers de la bouillotte : la dermite de la chaufferette.

Si elles sont souvent nos meilleures alliées, l’utilisation d’une bouillotte, quelle qu’elle soit, n’est pas sans risque. Cette chaleur si apaisante a un coût : les brûlures. Pour être bien efficace, la bouillotte doit être très chaude, ce qui, au contact de la peau, crée des marques sous forme de jolies marbrures rouges ou violettes et/ou des plaques rouges. Si la plupart du temps ces marques s’estompent quand la peau refroidie, elles peuvent mettre plusieurs mois ou années à disparaître, voire devenir permanentes à force de chaleur répétée. Certaines personnes peuvent aussi ressentir de légères démangeaisons à l’endroit où la peau chauffe.
On appelle ce phénomène une dermite des chaufferettes, ou bien érythéma a calore ou encore érythème abi gne. C’est une hyperpigmentation érythémateuse, réticulée, secondaire à une exposition thermique répétée. Beaucoup de mots compliqués pour dire que la chaleur provoque des lésions épidermiques des vaisseaux sanguins superficiels. C’est l’extravasation (le passage anormal d’un liquide de son canal adducteur vers les tissus environnants) des globules rouges, et le dépôt d’hémosidérine (substance moléculaire complexe de stockage du fer) qui suit qui entraîne cette hyperpigmentation de la peau. Si l’atteinte est bégnine, elle peut, dans de très rares cas, conduire à des cancers de la peau.

Pourquoi risquer de se brûler autant ? Parce que la chaleur doit être plus forte que la douleur d’une crise d’endométriose pour pouvoir la calmer. Et, avouons-le, l’intensité des douleurs fait que l’on ne sent pas les brûlures sur le moment. On ne peut que les constater après coup. L’état de nos corps après avoir utilisé une bouillotte peut témoigner de l’intensité de nos douleurs qui sont trop souvent minimisées.

La bouillotte l’été : chaleur + chaleur = trop de chaleur !

L’endométriose ne s’arrête pas une fois les beaux jours arrivés. Elle ne prend jamais de vacances. Ce qui veut donc dire que malgré les températures qui montent, la bouillotte reste indispensable ! Et comment vous dire qu’une bouillotte bien chaude quand il fait déjà 35°, ça n’aide pas à rester au frais ! Quand la chaleur devient difficilement supportable, le 2ème accessoire qui devient notre ami en ces temps là, c’est le ventilateur. Et surtout, il faut penser à bien s’hydrater !


Voilà, vous savez tout (ou presque) sur cet objet indispensable, ses bienfaits mais aussi les dangers qu’il peut représenter. Vous avez pu avoir un aperçu d’une part de nos vies d’endométriosiques et de tout ce qui peut se cacher derrière un simple objet.

Little Sica et Critéine, pour le collectif

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